Jardin des sculptures

Comment voir le jardin des sculptures

« Homme de passage »


La création de ce jardin est basée sur deux événements qui se sont produits presque simultanément l’année qui a suivi l’achat de la maison en 2021.

Tout d’abord, une large partie du mur en pierres sèches du fond du jardin s’est écroulée, ce qui a donné une large brèche.

Ensuite, pendant un stage « Découverte de l’énergie des arbres », j’ai vu un homme surgi de nulle part qui a dit : « Le monde est devenu totalement fou, il faut l’éviter. » et il a disparu dans la direction opposée qui menait à un autre nulle part.


Le devant (entrée par l’atelier)

A sa gauche on longe l’arabesque du rouge des coquelicots échelonné du gris marécageux couverts de tourbe, du miroir du lac, de la fête des couleurs champêtres, qui montent les troncs des arbres.

Au bout, sur la lisière, l’œil est posé au milieu. Sa prunelle craquelée invite à l’approcher, la traverser pour sortir dans son envers - le rouge d’un oiseau enflammé par l’envie envahissante d’être vivant.


Le jardin

Être vivant, la floraison printanière « Pommier, blossom in love», le blanc d’hiver s’habille en couleurs miroitées dans « Arbre des baisers », « Baiser » comme l’hymne de la renaissance.

Derrière, les yeux s’envolent de haut en bas pour se nicher dans le souterrain. Mais les plus audacieux ressortent par ci par là, plus loin. Soumis à une transformation due au noir, ces individus se figent et scrutent les gens par leur regard  perçant.

Obligatoirement on franchit un des côtés du triangle des vices. Ces trois points : « Jalousie » - « Avidité » et « Indifférence » sont marqués du rouge assombri et qui prévient du danger. Qui sait ?

La visite sera plus complète si tout d’abord en faisant le tour de la maison on entre par la porte « Couleurs en question »


Le jardin (entrée par la maison)

Au départ était le chaos. Mais, comme une plante au feuillage résistant, il surmonte toutes les péripéties. Il perdure pour toujours.

La boule centrale disperse les couleurs, des cris montent en spirale vers le cri qui les réunit tous : celui de l’angoisse, du danger, d’un nouveau-né, de la femme accouchant qui pousse le cri soit de douleur, soit de joie.

Le chaos donne naissance à l’Homme, « Homme de passage »... Ses allers-retours sur le bleu brillant sont multiples. Le blanc bigarré de ses trajectoires se dessine comme le reflet de la toile d’araignée qui est en face. Une araignée géante, aux pattes masquées dans les rosiers, elle utilise son fil pour faire un pont suspendu passant par l’enfant encore insouciant et imbibé de l’exaltation d’apprendre à vivre en se baignant dans le jaune du soleil et deux bleus, ceux du ciel et de la mer. Le pont mène vers la femme enceinte. Dans ses bras, elle tient un bébé, fœtus à peine extrait de l’arc en-ciel circulaire, de l’intérieur de son ventre arrondi. Issue du chaos, elle aussi fait son chemin, plus net et indiqué par le rouge de deux lignes parallèles.

L’araignée, posée sur « Homme au chapeau noir », qui représente le symbole de la majorité des humains tels qu’on les connaît de nos jours - Ne rien entendre, ne rien voir et ne rien dire.

La projection du visage d’« Homme de passage » matérialise ses pensées en mouvement perpétuel qui sont illustrées par la barrière qui sert à protéger la vie originelle, née avant l’apparition de l’Homme sur la Terre.

De l’autre côté du triangle des vices, apparaît alors « Farandole » qui lance un appel à la paix, le retour vers l’origine primordiale et les retrouvailles d’une palette de couleurs enrichie par le vert de jouvence des plantes potagères.



La sortie (par le portillon latéral)

« Doutes » se dresse comme bilan de la vie artistique.

LES DOUTES

Je dessine le cercle sur la toile vierge,
Le pinceau se gonfle et souffle :
«  Tu es enceinte ».
La vierge surprise se cache les yeux et baisse le regard.
Le rouge se répand et se reflète dans les plis de sa tenue revêtue à la hâte devant un annonciateur inattendu.
Le bleu cobalt, le jaune du soleil ardent, l’orange, le vert pistache sont suivis par le bleu ciel, le jaune citron, le rose et le violet très adoucis par l’intervention du blanc.
L’aube suit la nuit,
Le jour se lave dans la bassine remplie de gouttes de rosée,
Le crépuscule arrive à pas de chat,
Une autre nuit,
Un autre jour, soir, nuit,
Tous en mouvement perpétuel,
Tous imbibés de doutes,
La virginité perdue,
«  En vain ? ».

8 mai 2020